mercredi 9 juin 2010

VIEWERS SPEAK: AN ARTICLE ABOUT REMEMBER ME

La voix des spectateurs : un article sur Remember me

This article is by my friend jessegirl, who has allowed me to translate it. It has elicited a lot of
positive comments. It was originally posted on our sister site, An Unofficial Remember Me Fan Site (see link on the right side of the page), and has since been reposted and/or translated or several other sites. (see all links at the end).
Voici un article rédigé par mon amie jessegirl, qui m’a permis de le traduire et de le poster. Cet article a suscité de nombreux commentaires positifs. Il a été à l’origine publié sur le « site sœur », An Unofficial Remember Me Fan Site (lien : voir dans les blogs à droite), et a depuis été reposté et/ou traduit sur plusieurs autres sites (voir tous les liens à la fin)



Oscar and “Remember Me”: Modern Masterpiece
Les Oscars et “Remember Me”: un chef d’œuvre contemporain
- by/par ‘jessegirl’ (20/05/2010)


THE PHENOMENON / LE PHENOMENE :
THE DOWNSIDE - LE NEGATIF 


Hormis quelques exceptions notoires, le film Remember Me a été massacré par les critiques, qui, pour la plupart, lorsqu’ils ne se sont pas montrés arrogants, ont fait état de leur ignorance. Ils ont tenté, et bien mal leur en a pris, de faire dans le politiquement correct, en dénigrant avec virulence la fin bouleversante du film afin de s’assurer par avance une indignation publique dont ils avaient fait le pari. Et encore, je ne donne ici qu’une interprétation indulgente de leurs motivations. Une bonne dose de jalousie et de malveillance a aussi prédominé, une tentative de démolition de « l’ado-vampire » Robert Pattinson, qui avait osé devenir l’idole des teen-agers et sortir du rang un peu trop vite à leur goût, au lieu de monter lentement les échelons de la célébrité, en bon garçon qui se respecte.

With notable exceptions this film has been panned by critics, most of whom, when they weren’t arrogant, were ignorant. In a misguided attempt at political correctness they trashed the shocking ending of the film to pre-empt predicted public outrage. That is a kind interpretation of their motives. There was also much envy and maliciousness, an attempt to diss ‘vampire boy’ Robert Pattinson for daring to be a teen heart throb and not, in their opinion, rising in the ranks slowly enough, like a good boy.


Au final, même la masse des adolescentes a boycotté le film, arguant avec une belle immaturité que c’était comme de voir le vampire Edward « tromper » Bella.

Then even Pattinson’s teen girl fanbase boycotted the film, for the immature reason that the vampire Edward was ‘cheating’ on Bella.


Ce qui nous ramène au fait que le studio a fort mal orchestré la commercialisation du film, vendu comme comédie romantique, avec pour effet de tenir aussi à distance le public masculin.

Which brings us to the fact that the studio poorly marketed the movie as a romantic drama. This kept the males away too.


En conséquence, le film, si on le juge à l’aune des blockbusters, a obtenu des résultats médiocres au box-office. Et pourtant, ce petit film indépendant, produit pour seulement $16 millions, en a aujourd’hui engrangé $55 millions dans le monde, ce qui constitue en fait un chiffre très respectable. On peut le comparer avec le film lauréat aux Oscars 2010, Démineurs, qui pour un budget de production comparable, a enregistré une recette mondiale d’environ $45 millions [chiffres de box office mojo]

Therefore the film, by blockbuster standards, did poorly at the box office. Yet this small indie flick, produced for a mere $16M, has now made $55M world-wide, which is actually a very respectable figure. Compare it with the Academy Award Winner, Hurt Locker, which had comparable production budget and grossed approx. $45M globally. [box office mojo]


En revanche, l’accueil fait au film par le public est une toute autre histoire. Abasourdi par les mauvaises critiques, les spectateurs ont bondi pour défendre le film, et parfois avec passion.

However, the story of its reception by actual viewers is very different. Indeed, puzzled by the poor reviews, audiences have been jumping to the film’s defence, sometimes passionately.


 THE UPSIDE/LE POSITIF


Les commentaires publiés sur les sites Web et les blogs ont été incroyablement positifs. Et cette fameuse fin du film a suscité le plus souvent des commentaires également positifs. Partant de là, les «critiques» généralement favorables émanant du grand public ont commencé à s’aventurer sur un terrain plus intense. Les internautes se sont mis à échanger leurs réactions personnelles au film, ainsi que celles de leurs proches et de leurs amis, et ce partage s’est avéré aussi puissant que la fin du film.

Comments on websites and blogs have been amazingly positive. And that ending elicited mostly more positive comments. From general good ‘reviews’ from the viewing public, the comments ventured into more intense territory. People started sharing personal responses to the film and reactions of their families and friends; these were as stunning as the film’s ending.



Chez les spectateurs de tous les âges, de 14 à 94 ans, les réactions ont été les mêmes. Il est difficile de faire la synthèse de la puissance brute des sentiments qu’ils décrivent. Des extraits de leurs commentaires peuvent en donner une idée, sachant qu’il faut imaginer de les multiplier par cent, car l’impact d’une lecture de ces réactions lues toutes ensemble, les unes après les autres, est étonnant :

People of both sexes, of all ages, from 14 to 94, reacted similarly. It is hard to encapsulate the sheer passion which they describe. Some quotes from the comments might give an idea but they should be multiplied one hundred fold, because the impact of reading them together is astounding:


- Il est rare qu’un film parvienne à m’émouvoir comme celui-ci est parvenu à le faire.
- C’est la façon dont ce film me va droit au cœur qui le distingue des autres.
- J’ai pleuré comme un petit enfant.
- Il y a longtemps que je n’ai pas vu un film aussi sincère que celui-là.
- Le film m’a profondément ému, je n’ai jamais été aussi ému par un film.
- On ne fait plus de films comme celui-là.
- Ce film m’a fait ressentir les choses, contrairement à la plupart des autres films.
- On sait qu’un film est bon lorsqu’on est sincèrement attaché à ce qui arrive aux personnages.
- Le film me laisse un profond sentiment de chagrin.
-rarely does a film move me emotionally as this one did;
-it’s how the film touches my heart that sets it apart;
-I cried like a baby;
- I haven’t seen a movie this honest in a long time;
-it profoundly moved me; -never been moved so much when watching a movie;
-they don’t make them like this anymore;
-it made me feel, unlike most movies;
-it’s a sign of a good movie when you genuinely care about the characters;
-a deep ache in my heart.


Ce résumé donne une image très claire. Et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg.

You get the picture. And this is the tip of the iceberg.


Et puis, les commentaires ont commencé à changer. Les spectateurs se sont mis à confier qu’ils avaient besoin de retourner voir le film, et dans ce cas encore, le nombre de personnes qui témoignaient de ce désir était très important : on avait l’impression d’entendre résonner un leitmotiv.

Then the comments changed. People started saying things about the need for repeat viewings, and here too, the number of people who voiced this was substantial; it was like a refrain.


- J’ai rarement besoin de retourner voir un film une seconde fois, mais pour celui-là, oui, il fallait que j’y retourne.
-I rarely feel compelled to see a movie twice but this one, yes;
- Le film s’est gravé en moi, je n’arrive pas à arrêter d’y penser et cela fait pourtant une semaine que je l’ai vu : je ne peux pas l’oublier.
-It stayed with me; I can’t get it out of my head and it’s been a week; I can’t forget it.


Et puis, les internautes se sont mis à partager des récits très personnels, soit de leurs propres vies, soit en racontant comment eux et leurs proches ressentaient le besoin d’en parler. Récits de deuils, histoires d’amour, témoignages sur le 11 septembre, souffrances les plus intimes, tous ces récits ont commencé à se déverser comme un torrent. Remember Me a déclenché une lame de fond chez tant de spectateurs, et aucun d’entre eux, lorsqu’ils ont quitté leur salle de cinéma après avoir vu le film pour la première fois, n’en avait réellement pris toute la mesure. Le film a suscité une véritable tempête de sentiments en chacun d’entre nous.

Next, people started sharing very personal stories, either from their own lives, or told how they and their friends felt the need to discuss it. Stories of loss, love, of 9/11, of their most personal griefs. This poured out of them. Remember Me set off a tidal wave within so many viewers, the dimensions of which none of them knew when they first stepped out of the theatre, after the first viewing. The film set loose a veritable tsunami of feeling within each one.


Et puis, les commentaires ont changé à nouveau. Cette fois-là, les spectateurs se sont mis à analyser le film.

Comments changed again. People were analyzing the movie.



- C’est un film qui vous reste en mémoire et qui vous fait réfléchir.
-sticks with you and makes you think;
- Le film force à la réflexion et m’a amené à réévaluer ma vie.-thought-provoking and caused me to re-evaluate my life;
- D’une certaine façon, je me suis senti plus vivant après voir vu ce film.
-I somehow felt more alive after watching this film;
- Ce film m’a ouvert les yeux sur ce que c’est que le deuil.
-this movie opened my eyes to grief;

Un autre changement est intervenu dans les commentaires lorsque les spectateurs ont conclu que le film avait changé leurs vies. Ils se sont mis à analyser leurs propres vies et ont parfois eu des moments de révélation existentiels.

Another shift in the comments came when they decided this film had changed their lives. They analyzed their own lives and had existential epiphanies.


- Se souvenir nous aide à grandir et à changer.
-remembering helps you grow and change;
- J’ai eu de nouveau envie d’être en contact avec la vie d’autrui.
-I renewed my commitments to touch others’ lives;
- L’émotion brute que ce film a suscité en moi était resté inerte depuis bien des années, et elle a opéré une transformation : elle m’ a permis de prendre du recul et de réévaluer ma vie.
-the raw emotion this film evoked from me had been untapped for many years and was transforming; it got me to step back and re-evaluate my life;
- Quel souvenir ai-je envie de laisser aux autres ?
-how do I want to be remembered?
- Et si aujourd’hui était mon dernier jour ?
-what if today is my last day?


De nouveaux blogs ont fait leur apparition, chacun apportant différentes approches analytiques du film : artistique, psychologique, sociologique, par le biais d'une étude des personnages, des thèmes et des symboles utilisés. Certains opinent que le film devrait être utilisé à des fins éducatives, dans l’enseignement secondaire et supérieur.

Next new blogs began, analyzing the film from different angles: artistic, psychological, sociological, through the characters, themes and symbols used. People thought it should be taught in high schools and universities.



Les spectateurs avaient toujours eu jusqu’alors recours à des superlatifs pour décrire le film, mais ils sont alors passés à la vitesse supérieure. Pour eux, le film était l’équivalent contemporain de Ordinary People. Voici différents avis : «le meilleur film jamais fait», «le meilleur film que j’ai jamais vu», « mon film préféré de cette année», «mon favori absolu depuis toujours». C’était un film porteur d’un «message profond», «un film qui compte » « à ne pas rater », qui aurait « une place durable dans l’histoire du cinéma». Des mots plus prestigieux étaient parfois cités, par beaucoup de gens : Oscars, et classique.

Viewers had always used superlatives but now they used emblematic ones. It was a modern day Ordinary People. According to some, it was ‘the best film ever made’, ‘the best film I’ve ever seen’, ‘my favourite movie of the year’, ‘of all time’. It had ‘a deep message’, ‘a film that matters’, ‘not to be missed’ and would have ‘a lasting place in film history’. And big words were being used, by quite a number of them. The words Oscar and classic.


Ce film, foulé aux pieds par les critiques et boycotté par la supposée base de fans, mal commercialisé, avait néanmoins trouvé son public, qui regroupait des spectateurs tous âges confondus, impressionnés par la profondeur de l’impact du film sur leur vie.

This movie, which was panned by critics, boycotted by the supposed fanbase, poorly marketed, had found its audience—which straddled demographics—and which was in awe of the profound impact it had had on each of their lives.


Nous en sommes maintenant au stade où les nominés aux oscars de l’an prochain sont en train d’être sélectionnés, dans un contexte de buzz général. Mais où se situe Remember Me dans tout cela ? Une fois de plus, il y a un vaste fossé entre ceux qui possèdent le pouvoir et l’influence suffisants pour entr’ouvrir une porte vers les Oscars et ceux qui ont vu le film. Appelons cela la grande fracture. Et l’on ne peut s’empêcher de se poser la question : que diable s’est-il donc passé ?

We are now at the stage when next year’s Oscar contenders are being selected in a general buzz. Where is Remember Me in all of this? Again, there is a big disconnect between those with power and influence to create Oscar talk and those who have see the film. Call it the great divide. And that begs the question: What the heck happened?


THE ELEMENTS:/ LES ELEMENTS:


Prenez un scénariste débutant, un jeune acteur sans formation, un tournage en plein air à New York City où paparazzi et fans ont pourchassé la star et lui ont rendu très difficile le simple fait de parvenir à rester concentré. Qu’obtient-on à l’arrivée ?
Take a new script writer, a young untrained actor, an open set in New York City where papparazzi and fans hounded the star and made keeping focused a real test. What do you get?



 Si Robert Pattinson est cette star, pas de surprise. Ajoutez des vétérans tels que Chris Cooper, Pierce Brosnan, Lena Olin et les choses prennent un tour encore plus intéressant. Faites aussi entrer en scène Tate Ellington, puis un premier rôle romantique féminin avec Emilie de Ravin et une enfant-actrice au jeu intense, Ruby Jerins. Embauchez des comédiens bien établis tels que Kate Burton, Gregory Jbara et Martha Plimpton (le nom de cetet dernière n’apparaît pas), et les résultats parlent d’eux-mêmes.

If Robert Pattinson is that star, you’d be surprised. Add veterans like Chris Cooper, Pierce Brosnan, Lena Olin and things get even more interesting. Mix in Tate Ellington, a romantic lead in Emilie de Ravin and intense child actor Ruby Jerins . Recruit stage notables like Kate Burton, Gregroy Jbara and an uncredited Martha Plimpton and the results speak for themselves.


Le script de Will Fetters donne naissance à des personnages aux dimensions multiples, complexes et bien cernés. Les spectateurs rendent leur verdict : «J’ai été absorbé par les personnages qui m’ont paru si réels. J’ai ressenti un lien avec les personnages et l’histoire, comme cela ne m’était jamais arrivé auparavant». Cette qualité se ressent dans le script et chez les acteurs, dont le jeu s’est révélé extraordinaire. En surface, certes, l’histoire comporte certains éléments qui sont des poncifs, mais ceux-ci sont intégrés au sein d’une structure d’une subtile complexité.

Will Fetters’ script creates multi-faceted characters, each of them well-rounded and complex. Viewers give their verdict: I was engrossed with the characters, who felt so real. I connected with the characters and story in a way I never have before. This reflects on both the script and the actors, who gave stellar performances. Superficially the story has some clichéd elements, but these are layered into a finely complex weave.



Et venons-en maintenant à M. Pattinson, dont le travail ici ne peut être sous-estimé. Il joue Tyler Hawkins, et le film est avant tout l’histoire de Tyler. Tyler est l’axe du film, le ciment qui maintient ensemble tous ses éléments, et sans lui le film s’écroulerait faute de pouvoir de cohésion. Parce que Tyler est si important, un acteur moins brillant aurait réduit le film à néant. Mais Robert nous donne une performance toutes en nuance, subtile mais pourtant passionnée. Chaque émotion se reflète sur son beau visage. A la fin du film, nous nous sommes pris d’affection pour Tyler, et sa mort nous laisse déchirés, nous brise le cœur ; hommes ou femmes, quel que soit notre âge, 14 ou 94 ans, le résultat est le même. Nous retenons un cri intérieur, nous restons cloués dans nos fauteuils. Lorsque survient la fin tragique, nous nous sommes tellement investis émotionnellement dans ce personnage que nous pleurons pour lui (au fait, ai-je mentionné le fait que d’innombrables spectateurs quittaient la séance en pleurant ?) Nous ne verserions pas de larmes pour un acteur dont le talent se limiterait à une imitation sombre et rêveuse de James Dean. Robert Pattinson apporte au rôle une vulnérabilité crédible qui nous touche tous. Un jeu d’un tel calibre fait pressentir un génie naturel. Il est temps que les critiques abandonnent leurs préjugés, cessent de voir en lui une idole pour adolescentes et regardent sérieusement sa performance.



Now to Mr. Pattinson, whose work here cannot be underestimated. He plays Tyler Hawkins, and it is really Tyler’s story. Tyler is the linchpin, the glue, and without him the centre would not hold. Because Tyler is so important, a lesser actor would have demolished the film. But Robert gives a nuanced, subtle yet impassioned performance; every emotion is reflected on that remarkable face. We love Tyler by the end and when he dies the loss ripped our being, breaks our hearts; whether we are female or male, 14 or 90, the result is the same. We scream inside, sit stunned. By the tragic end we are so emotionally invested in him we cry for him. (Oh, did I not mention how many people left in tears?) You don’t do that for an actor whose range is limited to a broody James Dean imitation. Pattinson brings a believable vulnerability to the role which touches everyone. Acting calibre this good means there is natural genius involved. It’s time critics shed their juvenile prejudice and really watched his performances.


Allen Coulter, qui s’est illustré avec plusieurs épisodes de la série TV Les Sopranos et avec le long métrage Hollywoodland, a réalisé un beau travail sur Remember me, entretissant les écheveaux des différentes histoires avec dynamisme et réalisme. Le directeur de la photographie, Jonathan Freeman, propose des cadrages intéressants riches de symbolisme. Le compositeur Marcelo Zarvos, auteur de la bande sonore, a savamment utilisé la musique, sans jamais la laisser devenir envahissante dans l’histoire, gardant toujours la note juste. Même le morceau de clôture, qui accompagne le montage final, commence sur une mélodie d’une tristesse à serrer le cœur pour s’amplifier en une affirmation qui nous élève, mais sonne avec authenticité, sans jamais tomber dans l’artifice. Tout est superbe. Et n'oublions pas Nick Osborne et les autres producteurs, qui ont eu le courage de soutenir le projet.

Allen Coulter, with Sopranos and Hollywoodland credits, has done a fine job on this one, weaving together many story strands in a dynamic and realistic way. The DP, Jonathan Freeman, has framed shots chock full of symbolism and interest. And Marcelo Zarvos, who wrote the score, used music to great effect, never intruding on the story and always hitting the right note. Even the end piece, which, during the final montage, begins with sad heartbreak and swells to uplifting affirmation, does so in a way which comes across as genuine, not contrived. It’s superb. Let’s not forget Nick Osborne and the other producers, who took a courageous risk to back it.


Le film condense tant de choses en deux heures. Les thèmes de la douleur, du deuil, de l’espoir, de la guérison et de la rédemption sont abordés et mis en lumière de façon poignante. Le symbolisme abonde, mais jamais de façon flagrante.

There is so much stuffed into two hours, and the themes of grief, loss, hope, healing and redemption come across with poignant illumination. Symbolism abounds unobtrusively.


Quant à la fin… elle a été le sujet d’une abondante polémique, mais l’analyse finale révèle qu’elle a une fois de plus divisé critiques et spectateurs. Je ne reviendrai pas sur ce sujet ici, car il est trop complexe et a déjà été traité sur d’autres sites. Toutefois, le spectateurs s’accordent généralement à reconnaître que la fin est un hommage, un tribut, rendu avec tact. Tyler est la clef de voûte, la personne qui nous permet d’entrer dans la tragédie et nous la fait comprendre réellement. Il est le viatique. Le choc est du au fait que son parcours intérieur, des premiers faux-pas jusqu’à la sérénité, des tâtonnements jusqu’au pardon, l’a amené jusqu’à un point riche en beauté et en sentiments, et que c’est justement parvenu arrivé à stade qu’il va mourir, qu’il va être emporté. La beauté à couper le souffle de la promesse qu’il incarnait a été enlevée, juste au moment où elle allait éclore.

Okay, the ending. That has been a subject of great debate, but it has, in the final analysis, divided critics again from the viewers. I will not go over this here as it is too complex and has been dealt with on other sites. However, the general consensus from audiences is that the ending pays homage, is a tasteful tribute. Tyler is the touchstone, the person who allows you into the tragedy, so you really know. He is the conduit. The shock was that his internal journey, from stumbling to serene, from floundering to forgiving, had taken him to a beautiful, soulful spot and he would die there. He would be taken away at just that point. The breathtaking beauty of his promise to the world was taken away just as it was unfurling.


“...Et je te pardonne ” : c’est le tournant de l’histoire.

“...And I forgive you” –that is the clincher.





Ce film est une tragédie, qui s’approche silencieusement de nous, d’une façon naturelle et apparentement banale, mais qui, à la fin, bouleverse notre monde, nous touche au plus profond de nos cœurs et résonne comme peu de films y sont parvenus. Tel est son talent. Le film est tout simplement, un chef-d’œuvre.

This film is a tragedy, quietly coming at you in a natural and seemingly mundane way, until, by the end, it shakes your world apart, touches you at your core and resonates like few films ever have. It is just that good. It is, quite simply, a masterpiece.


THE MASTERPIECE /LE CHEF-D’ŒUVRE


Que dire pour commencer ? Comment le dire ?

What to say first? How to say it?


Le mot qui revient inlassablement comme un leitmotiv chez les spectateurs est que le film les a hantés. Chaque personne, chacune à sa façon, a été fortement touchée, et c’est stupéfiant.

The one word repeated like a mantra over and over by viewers was haunting. This film haunted them. I think each person in his or her own way was so affected. That is stunning!


Le film nous hante parce qu’à la fin, Tyler est mort et que nous, les survivants, nous ne pouvons l’accepter. Ce jeune homme, qui plus est, si beau, il faut bien l’admettre, nous est enlevé, alors même qu’il abordait un tournant décisif de sa vie. La promesse de ce qu’il vient de comprendre, du changement qui commence à s’opérer en lui, brille comme la lumière d’un phare pendant un merveilleux moment. Et puis - à ce moment exact - Tyler est emporté. Assassiné. Et nous devons endurer cet événement, seuls. C’est si dur à supporter. L’événement nous hante.

It haunts because at the end Tyler is gone and we, the survivors, cannot come to terms with it. A young and, let’s face it, physically beautiful life, is taken from us at just that turning point in his life. The promise of his new understanding and breakthrough shines like a beacon for one glorious moment. And then—at that exact point—Tyler is taken away. Murdered. And we have to go it alone. And it is hard to bear. It haunts.


 Chacun d’entre nous se souvient de Tyler. Dans notre imagination, nos amants, nos fils, nos amis prennent le visage de Tyler. Puis nous nous remémorons nos propres deuils. Puis nous reprenons contact avec nos souffrances bien réelles. Le film est, pour certains, presque trop bouleversant de par son capacité à faire remonter à la surface des émotions primordiales. C’est pour cela que nous ne pouvons pas le chasser de nos esprits. Je n’ai jamais vu autant de personnes manifestant le besoin de revoir le film, encore et encore. Au début, ces spectateurs ont eu besoin de temps pour digérer la puissance des sentiments que le film avait libérés en eux. Puis ils sont retournés voir le film. Et qui plu sest, non seulement le film passe très bien le cap de visionnages répétés, mais il s’infiltre dans nos âmes.

Each person remembers Tyler. Then imagines their own lover, son, friend, is Tyler. Then remembers real losses. Then is put in touch with their real grief. The film is, for some, almost overwhelming in its power to summon primal feelings. That’s why they couldn’t get it out of their heads. I’ve never seen such a huge demonstration of people needing to see it again, and again. At first they needed time to process the power it had unleashed inside them. Then they went again. And, not only does the film stand up after multiple viewings, it seeps into the soul.


Remember Me suscite des sentiments puissants et son sujet est la source de réflexions profondes. Les spectateurs y décèlent de nouveaux éléments chaque fois qu’ils le revoient et son message leur insuffle de la force.

Remember Me elicits strong feelings, and its substance provokes deep thought. People see new things every time they view it and its message gives them strength.


TRANSFORMATION


J’ai dit plus haut que la nature des commentaires sur le film se cessait de se modifier. Chez certaines personnes, le processus s’est opéré encore plus en profondeur. Quel autre film, ces dernières années, a su fasciner les spectateurs et les a poussés à faire entendre leurs voix ? Quel autre film les a émus, et les a fait se tourner vers les dimensions les plus profondes d’eux-mêmes ? Remember Me les a guidés vers ces lieux intérieurs riches de sens. Quelle réussite ! Quel don nous fait ce film !

Remember when I talked about how the comments kept changing? Well, with some people the process has been even more profound. What other film in recent years has riveted viewers and prompted them to make their voices heard? What other film has moved them and drawn them into the deepest part of themselves? Remember Me has guided them to these meaningful places within themselves. What an achievement! What a gift!



Il existe une sorte d’attraction invisible, une aspiration à quelque chose qui surpasse tout les merveilleuses composantes dont j’ai parlé (le jeu des acteurs, la réalisation, le scénario, la musique, le thème) : le film possède un pouvoir thérapeutique qui attire les spectateurs. Si le film vous parle, il y a fort à parier que vous y retournerez encore et encore, pour venir puiser à la source de transformation qu’il recèle. Les auteurs du film se sont lancés dans le projet parce qu'ils y croyaient et ont donné le meilleur d’eux-mêmes, et il s’est passé quelque chose de presque sacré. Tout le film en est marqué, et il est désormais imprégné d’une sorte d’aura lumineuse qui, du début à la fin, demeure inexplicable. C’est quelque chose qui ne peut qu’être ressenti.

There’s an invisible pull, a yearning for that which surpasses all the wonderful parts I’ve talked about—acting, directing, story, music, theme. People are drawn to the film’s healing property. If the film speaks to you, you will return again and again to drink at that well of transformation. The filmmakers proceeded from faith in the material and did their best, so this almost sacred thing happened. It infuses the whole film and now there’s a glow which permeates it, from beginning to end, which cannot be accounted for. It is felt, just felt.



Tout ceux qui sont en quête d’une guérison et qui y sont prêts retourneront encore et encore vers le rayonnement de ce film et s’en laisseront imprégner. Ils savent qu’un événement important est en train de se produire en eux lorsqu’ils visionnent le film, et, tant que cet événement n’aura pas accompli son travail, ils reviendront voir le film. Une sorte de sagesse opère en nous-même et le film en est le catalyseur.

Anyone who needs healing and who is ready will come again to allow the radiance of the film to penetrate them. They know something significant happens inside them when they see it and until it has done its work, they will return. It is some wisdom working internally and the film is the catalyst.


Un tel effet a une portée considérable. Qu’arrive-t-il à ces spectateurs qui reviennent voir le film ? Tyler vit, et meurt, encore et encore, et à un moment donné dans cette spirale, les spectateurs ont l’obligation de se transformer ; ils doivent, tout en acceptant la mort, aussi renaître d’une façon ou d’une autre. Les survivants sont ceux qui ont la tâche la plus dure, celle de continuer, et pourtant comment peuvent-ils y parvenir si une transformation ne s’est pas produite en eux?

This is a far-reaching effect. So, to those who go again, what happens? Well, Tyler lives and dies over and over and sometime in this spiral the viewers must transform, must, while accepting death, be reborn in some manner. Survivors have the hardest job, to go on, and yet how can they do this unless some transformation has taken place within them?


Il ne faut pas sous-estimer l’issue finale que peut avoir ce film. C’est un catalyseur, si l’on veut. Ou le déploiement de lumière qui en résulte. Le film est le messager de la transformation, le guide, l’ange à nos côtés. Mais il ne peut pas nous faire parcourir la totalité du chemin. Aucun art, aucun être humain ne le peut. Nous seuls, avec ou sans l’aide d’une foi, le pouvons. C’est une tâche que nous devons accomplir seuls.

Do not underestimate the possible ultimate result of this film. Catalyst, if you want to call it that. Or, the illuminating effect that comes from this. The film is the messenger of transformation, the guide, the angel in the midst. And it cannot take us the whole way. No art, no person, can. Only we, ourselves, alone or with supernatural help, can do that. We must do that alone.


Mais tout art doit être abordé de la façon juste. Impossible de le comprendre si votre intention première est, justement, de le comprendre. Impossible d’être touché si vous vous tenez à distance de lui, si vous tentez de vous maintenir au-dessus de lui. Or, c’est exactement ce qu’on fait tant de critiques du film. Il est très dommage que ceux qui ne l’abordent pas avec l’état d’esprit juste passent à côté de sa grandeur, de sa profondeur et de la pure beauté aimante qui l’imprègne tout entier.

But all art must be entered into in the right way. You can’t get it if you are out to get it. You can’t be moved if you hold yourself apart from it, trying to be above it. That is what so many critics watching this film did. The sad thing is that those who do not come to it with the right attitude miss the grandeur, the profundity and the just plain loving beauty of it all.


Pourquoi ? Parce que le film n’ouvre pas ses portes à ce type de regard. Comme toute grande œuvre de création surgie d’une intention pure, elle exige certaines choses. Remember Me exige un respect, une attitude juste, et surtout – du coeur. Et le film en a le droit. Si le spectateur ne donne pas lui aussi de son côté, l’art demeure alors muet pour lui, ou il lui apparaît sous un aspect déformé.

Why? Because it will not allow those people in. Like any great creative effort which comes from the well of pure intent, it demands certain things. Remember Me demands respect, the right attitude, and most of all, -heart. And it has a right to. If viewers do not also give, the art either remains silent for them, or comes across as distorted.


J’irai jusqu’à dire que dans toute œuvre d’art importante il existe toujours une sorte de « puissance supérieure » qui y participe, mais seulement si l’intention primordiale était pure. Les créateurs de Remember Me avaient cette pureté, ce qui fait que quelque chose de spécial s’est mêlé au processus de création et illumine maintenant l’œuvre finie. Cela ne saurait être plus clair.


I will go so far as to say that with all great art there is always a ‘higher power’ of some kind which is involved. But only if there is a purity of intent. The filmmakers of Remember Me had that, so something special wove itself into the process and now shines through in the result. That is plain.

Il y a toujours une grande fracture : avant, et après. Avant que Tyler meure, et après sa mort. Avant que la personne que vous aimez meure, et après sa mort. Remember Me a ce pouvoir de hanter le spectateur, qui le démarque dans l’histoire du cinéma. Peut-être que, rétrospectivement, lorsqu’ils parleront de la question du deuil, les spectateurs parleront un jour de l’avant-Remember Me et de l’après-Remember Me.


There is always a great divide: before and after. Before he dies, and after. Before your loved one dies, and after. The haunting quality of Remember Me is significant in film history. Perhaps, on the issue of grieving, in hindsight, people will talk about before and after Remember Me.



Remember Me est un chef-d’œuvre sur tous les plans, du début à la fin, exempt de toute fausse note, de tout moment inutile. Il est inoubliable. Et, oui, il devrait avoir le droit de concourir aux prix cinématographiques prestigieux du cinéma – aux Oscars, aux Bafta. Cela ne fait aucun doute.
Remember Me is a full-throttle masterpiece, from beginning to end, with not a false note, not a wasted moment. Unforgettable. And, yes, it should be in contention for the big awards, Oscar, Bafta, and so on. Of course. Duh.

JESSEGIRL
Links : originally posted on http://www.rememberme-film.com/2010/05/oscars-and-remember-me.html
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2 commentaires:

  1. Waaooo!!! magnifique cette article sa résume tout le film dans sa magnificence et sa splendeur!!!
    j'ai même versée une larme en lisant certains passages!!!et c'est vrai Remember Me et pour moi mon film de chevet désormais.
    Et je pense que se film a était d'une certaines façon notre journal qu'on na partager touts ensemble, uni pour une même histoire, pour une même compassion pour tyler, qui nous a permit de voir différemment la vie!!!
    Le seul film qui n'avais touché a se points et "le liste de Schindler" Remember Me a manquer a jamais mon âme et ma vie, il mérite son Oscar.
    Et Malheureusement pour Robert il devra prouvais encore et encore qu'il et un acteur exceptionnelle et talentueur car les critiques le vairon toujours comme "Edward"(l'idole des ados) nous il na plus rien a nous prouverai!!!
    Je suis impatiente d'avoir le DVD même si je sais que je vais pleuré a la fin!!!lol
    Bisous a bientôt Elise

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  2. Merci Elise pour ton beau commentaire plein de sincérité ! Oui cest un bel article et je suis d'accord avec ta réaction et tes idées. J'aime même tellement l'idée que tu as, que RM est notre journal que nous allons tous partager, quje je crois que je vais la publier dans un petit post en te citant, c'est vraiment très beau. Je traduirai ton commentaire pour l'auteur en tout cas, pour qu'elle ait ton feedback. Merci encore !

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