samedi 8 mai 2010

REMEMBER ME ET LE PETIT COEUR - I HEART REMEMBER ME


Aujourd’hui, après tant de textes sérieux, place aux images avec un petit post plus léger. Voici la jolie petite merveille que Fanoudusud, la spécialiste du forum Twilight France (http://twilight-france.forumactif.com/les-acteurs-de-la-saga-et-leurs-projets-au-cinema-f29) où nous discutons de Remember Me, nous a dénichée sur la toile : c’est une affiche de Remember me dans le métro de New York (on peut le voir à la date de sortie du film : le 12 mars). D’habitude, quand les gens taguent les affiches ou écrivent quelque chose dessus, ce sont des horreurs mais là… quelqu’un a dessiné un mignon petit cœur sur le visage de Robert. Bon OK après tout ces articles et témoignages graves, on peut bien s’octroyer une petite minute « allez on craque on fond toutes !! ». Ce doit être l’effet magique RM… laissez-vous faire !
Et j'ajoute ici cette jolie réflexion de maidi-sun de notre forum français sur RM :
Je viens de revoir la photo et c'est marrant parce que le petit coeur a été dessiné juste au niveau de l'oeil comme une représentation de toutes ses larmes que l'on a versées pour le film... Je ne sais pas si c'était intentionnel ou pas mais je trouve que le symbole est assez mignon...


I thought that after posting so many serious articles we really needed something lighter –some eye candy and a lighter subject. So here’s a lovely little gem of a picture which French blogger Fanoudusud, who participates on our French RM discussion forum and who’s the real expert for finding really good pics on the Web, found for us this week : it’s a Remember Me billboard in the New York subway (you can tell it’s the US as the release date is March 12th). Normally, people just scribble plain ugly crap on billboards, but not this time: this time, someone drew a tiny, lovely little heart on Rob’s face. Yeah, I know, I know, I’m being sentimental, but we’ve been so serious on the blog (and will be again), surely we can indulge in our little « oooh I loooove RM – it’s so cuuute » moment ? Maybe that’s the RM magical love spell … so enjoy it!
I also wanted to mention this lovely comment by maidi-sun, one of the French bloggers on our RM discussion :
"I've just looked at the pic again and I find it odd that the tiny heart was drawn just close to Rob's eye, as if it were a symbol of all the tears we've shed watching the film... I don't know if it was done deliberately or not, but I think it's a rather lovely symbol".


Merci à Fanoudusud pour la photo !!

vendredi 7 mai 2010

La voix des New Yorkais - New Yorkers Speak - Lena

La fin du film : témoignages de New-Yorkais
New Yorkers Speak About The Ending Of The Film
Lena W.
SPOILERS



Lena - Une New Yorkaise ayant perdu des amis dans les attentats - L'amour, la seule chose qui compte lorsqu'une tragédie nous frappe
Normalement, je ne suis pas du genre à commenter des articles sur le Web, mais ici, j’ai vraiment besoin de faire entendre ma voix. J’ai emmené ma fille voir Remember Me hier soir. Je n’avais lu aucun résumé, et n’avais donc aucune idée de la fin ou de quelconques retournements de situation. J’ai certes remarqué les dates mentionnées au début et me suis dite, hum, il y a anguille sous roche là dans ce film, mais j’essaie en général de pas trop analyser les films. Ayant connu dans ma vie personnelle le suicide de proches et d’amis, le scénario m’a touchée, et vers la fin, j’avais compris qu’il y avait quelque chose d’anormal. J’avais remarqué l’édifice [du bureau de Charles] et je m’étais rendue compte que le film ne cessait de faire référence au passage du temps. Mais j’ai été estomaquée quand j’ai compris qu’il s’agissait du 11 septembre. Ce matin-là, j’ai perdu 3 amis. Je ne peux pas voir de photos des tours jumelles sans pleurer. Mais le film met en scène l’événement d’une façon qui, pour une fois, donne l’impression que tous ceux que nous avons perdu ce jour-là sont représentés, tous ceux qui ne portaient pas un uniforme. Le 11 septembre sera toujours un sujet délicat. Mais ce film a trouvé la meilleure façon possible de l’aborder. Nous avons fait des films sur tous ceux faisaient partie des secours officiels, mais nous avons perdu tant de gens qui se trouvaient simplement là sur leur lieu de travail ou de réunion. Robert Pattinson est sincère, touchant, authentique. Toute la partie concernant les attentats du 11 septembre ne représente que les 10 minutes finales, mais elle accomplit son objectif. Tout, pour chacun d’entre nous, a changé, en une fraction de seconde. Remember Me est une histoire d’amour … l’histoire de l’amour d’une famille, qui vous montre que l’amour est la seule chose que nous avons quand tout s’écroule autour de nous. Qui nous montre comment l’amour nous aidera à nous retrouver. L’amour est ce qu’il y a de plus fort sur terre. Pour moi, c’est le sens de ce film. Je sais que les amis que j’ai perdu seraient honorés par Remember Me. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre cela...



Lena W (March 18th, 2010 11:33 am) Okay normally I don't post much on these, but I have to speak up here. I took my daughter to see Remember Me last night. I had not read any of the boards, so I had no clue about the ending or the twists. I did pick up on the dates at the beginning and was asking myself, hmmmm, whats wrong with this picture, but I try not to overanalyze movies. As someone who has lived with the loss of family and friends to suicide that storyline touched me, and by the end, I knew something was wrong. I had noticed the building before, and how they kept referencing the passing of the time. But I was blown away when I realized it was 9/11. I lost 3 friends that morning. I can't look at pictures of the towers without crying. But the way this was done, for once, it was like all of the people we lost that day were being represented, the ones not in uniform. 9/11 will always be a touchy subject. But this was the best was to deal with it. We have movies about the men and women in uniform, but we lost many people who were just there doing their jobs, or there for meetings. Robert Pattinson was heartfelt and touching and real. The whole 9/11 part of the movie is like 10 mins at the end, but it proved a point. Everything and everyone changed in a split second. Remember Me is a love story…a story of the love of a family and how that love is all that you have when everything else falls apart around you. How that love will help you come back together. Love is the strongest thing on earth. To me thats what this movie was. I know the friends I lost would be honored by Remember Me. Anyone who can't see that is blind…
Crédit photo spoiler/Spoiler pic link: http://sylvesterpotter.deviantart.com/art/Danger-150881586

La voix des New Yorkais - New Yorkers Speak - Lee

SPOILERS

La fin du film : témoignages de New-Yorkais
New Yorkers Speak About The Ending Of The Film - Lee


L'avis d'un New Yorkais qui ai aimé le film (Lee)
Will Fetters et Rob Pattinson et tous ceux qui ont participé au film ont des raisons d’être fiers. Je crois que le problème n’est pas du au film lui-même mais à la façon dont il a été commercialisé. Je suis New Yorkais, j’ai vu Remember Me deux fois et l’ai recommandé autour de moi. Je dois cependant dire que j'ai annoncé la couleur aux gens en leur précisant le lieu et la date de l’action (ils feront eux-mêmes le lien) car pour ceux qui ont réellement vécu en direct le 11 septembre, il serait cruel de ma part de les envoyer voir ce film sans aucun avertissement. Y aller sans rien savoir provoque une réaction épidermique qui malheureusement jette une ombre sur les mérites du film. Le fait de connaître la fin avant d’y aller ne m’a pas empêché d’apprécier le film. Quand aux critiques, je ne leur prête aucune attention.


Lee (March 16th, 2010 5:38 pm)
Will and Rob and all involved with the actual film should be proud. I think the problem is not with the film itself but with the way it was marketed. I'm a New Yorker and I saw Remember Me twice and have been recommending it to people. I have to say though that I've been giving them fair warning about time and place (they can put two and two together) because for those who actually experienced 9/11 firsthand, it'd be cruel for me to send them in blind all over again. That's the kind of thing that creates a knee jerk negative reaction that sadly overshadows the film's merits. Knowing the ending did not take away from my appreciation of the film. As for the critics, I don't listen to them.


Crédit photo spoiler/Spoiler pic link: http://braindead-revolution.deviantart.com/art/STOP-68471553

La voix des New Yorkais - New Yorkers Speak - Jennifer

La fin du film : témoignages de New-Yorkais
New Yorkers Speak About The Ending Of The Film

Jennifer L.


New-Yorkaise connaissant une personne ayant trouvé la mort dans les Twin Towers (Jennifer L.)
Je suis si heureuse d’avoir découvert cette interview. Je voulais tellement trouver un moyen de contacter Will Fetters vendredi après avoir vu le film et être rentrée chez moi, pour lui dire combien j’ai aimé Remember Me, bien que je me sois sentie si triste que je n’ai pu m’en débarrasser pendant deux jours entiers. Le film est réellement resté en moi, si fort. En tant que New-Yorkaise et qu’écrivaine, j’ai trouvé que Will Fetters avait écrit un film qui était un petit joyau. Je crois que le sujet du 11 septembre reste encore tabou pour beaucoup de gens, car ils s’en souviennent si clairement ; la douleur est encore là. J’y étais. Je connaissais quelqu’un qui est mort dans les Tours, et je ne me suis pas mise en colère contre le film. J’estime que le scénariste et le réalisateur ont traité la fin (sans rien montrer, en procédant seulement par allusions) avec goût et respect, et qu’ils ont capté les émotions avec justesse. Tous ces gens qui regardaient VERS LE CIEL saisis d’une horreur totale ce jour-là… c’est l’une des principales images dont je me souviens sans aucun doute de ce jour-là. Toute l’équipe d’acteurs est formidable, et Robert Pattinson a réellement prouvé qu’il a après tout du talent, mais tout cela n’aurait pu arriver sans un script solide. Tout est dans l’écriture. Et dire que c’était votre premier scénario, Will? Chapeau. J’attends avec impatience de voir ce que vous ferez par la suite. N’écoutez pas ce qui «n’ont pas compris» ; des masses de gens ont compris, il suffit de lire tous ces commentaires sincères qui précèdent le mien. Je crois que ce film a accompli ce qui était votre intention de départ : donner un visage à cette tragédie, montrer tous ces gens qui ont quitté leur maison ce matin-là sans savoir ce qui allait les frapper, dire que 3000 personnes sont mortes sans pouvoir terminer ce qu’elles avaient commencé, et en laissant derrière elles des proches au cœur brisé. Pour la jeune génération, pour ceux qui étaient trop jeunes pour comprendre l’événement à l’époque mais qui le connaissent aujourd’hui, peut-être que le fait de ramener une catastrophe aussi monumentale à un niveau aussi intime et personnel les aidera-t-il à établir un lien avec ce jour du 11 septembre et à le comprendre d’une façon qui leur était auparavant impossible. Je crois sincèrement que ce film aura un retentissement et une longévité qui dépasseront de loin ce qu’il a connu en salles : ce film est un classique. Simplement, les gens ne le savent pas encore. Alors continuez, Will. Beau travail, félicitations.

Jennifer L. (March 17th, 2010 5:44 pm) I was so glad to see this interview. I so wanted to somehow contact Will Fetters after I got home from seeing the movie on Friday, to tell him how much I loved it, even though I was so sad that I couldn't shake it for two days afterward. It really just stayed with me so much. As both a New Yorker and a writer, I thought he wrote a beautiful little gem of a movie. I think the 9/11 subject is just still taboo to a lot of people, because they remember it so well and it still hurts. I was here, I knew someone who died in the Towers, and I wasn't angry at the movie. I think that he and the director handled the ending (not showing, but implying) tastefully and respectfully, and got the emotions right. The way everyone just looked UP in total horror… that's one of the main images I sure remember from that day. Everyone in the cast was great, and Robert Pattinson really showed he's got some chops after all, but none of that could've happened without a strong script. It's all about the writing, folks. And this was your first screenplay, Will? Damn. I look forward to your future work. Don't listen to those who "didn't get it"; plenty did, just look at all these heartfelt comments above mine. I think this movie accomplished what you originally intended: putting a face on this tragedy, that all these people left home that morning not knowing what was about to hit, that 3,000 people died with unfinished business and leaving heartbreak behind them. For the younger generation, people who were too young to be aware of what happened then but know about it now, maybe bringing such a monumental catastrophe down to such an intimate, personal level will help them connect and understand that day in a way they couldn't before. I truly think that the movie's shelf life, long after it leaves the theaters, will prove to be much brighter and stronger — this movie is a classic. People just don't realize it yet. So keep it up, Will. Good work. Well done.

Lien aux commentaires/Links to all the comments : http://www.ropeofsilicon.com/article/reacting-to-remember-me-an-interview-with-screenwriter-will-fetters
Lien photo spoiler/spoiler pic link: http://heylushavefun.deviantart.com/art/danger-9927366

mardi 4 mai 2010

La voix des New Yorkais - New Yorkers Speak - John

La fin du film : témoignages de New-Yorkais
New Yorkers Speak About The Ending Of The Film
John

SPOILERS





New-Yorkais ayant perdu son frère dans les attentats du 11 septembre (John)
Le synopsis officiel du film précise clairement que l’action se passe à New York pendant l’été 2001. Si vous ne suspectez pas automatiquement qu’un film intitulé REMEMBER ME qui se passe pendant l’été 2001 risque d’avoir un lien avec les attentats du 11 septembre, c’est que vous n’êtes pas très futé. Franchement, je crois que les auteurs du film ont fait plus qu’il n’en fallait pour signaliser le film, à condition de se donner la peine de faire attention.
J'ai perdu mon frère dans les attentats du 11 septembre et je savais, en allant voir le film, de quoi il retournait et je peux vous garantir que je ne suis pas un génie. Je trouve donc que ceux qui avancent le prétexte que le public aurait du être explicitement averti que le héros allait mourir le 11 septembre bien difficile à défendre. Si les spectateurs choisissent de ne pas s’informer sur un film qu’ils vont aller voir, c’est à leurs risques et périls. Mais ce n’est pas la faute des auteurs du film.
De plus, si vous voulez réellement blâmer quelqu’un pour la campagne publicitaire du film, alors ne blâmez pas Fetters, Coulter ou Pattinson ; retournez-vous plutôt contre le studio qui est celui qui a la maîtrise de cet aspect. Les réalisateurs ne font même pas eux-mêmes leurs propres bandes-annonces à Hollywood : les BA sont sous-traitées à l’extérieur, et ils ont actuellement très peu de contrôle sur le marketing de leurs films, à moins de s’appeler Spielberg ou Scorsese.
Le film est un hommage plein de tact, de respect et dûment rendu à tous ceux qui ont perdu la vie ce jour-là, y compris mon frère. Je préférerais que les réactions outragées par rapport au film proviennent de ceux qui ont perdu quelqu’un ce jour-là plutôt que de ceux qui n’ont perdu personne, si tant est que ce sentiment d’outrage existe tout court. Et pour le moment, d’après ce que j’ai pu lire et constater, de très nombreux New Yorkais personnellement touchés par le 11 septembre ont fait entendre leurs voix afin de témoigner de leur désaccord avec les critiques. S’ils sont comme moi, je pense que dans leur cœur, ils savent que le film a été fait avec les meilleures des intentions et qu’ils apprécient l’amour et la minutie qui lui ont été consacrés. Le reste de l’univers des « critiques » est tout simplement trop aveugle et cynique pour percevoir cela.



John (March 16th, 2010 7:03 pm) The film's official synopsis clearly states the setting is the summer of 2001 in NYC. If anyone doesn't automatically suspect that a film called 'REMEMBER ME' set in the summer of 2001 might have something to do with 9/11 they are not the sharpest knives in the drawer.
Frankly, I think the filmmakers did more than was necessary to red flag the film for those that would be bothered. I lost a brother in 9/11 and I knew going in to see the movie what it was about and I can assure you, I'm no Einstein. So I find the excuse that the audience needs to have it spelled out to them that the main character will die in 9/11 less than valid. If people choose not to read about a film they're going to see then buyer beware. Not the filmmakers fault. Furthermore, if you really want to blame someone for the advertising, don't blame Fetters, Coulter or Pattinson; try blaming the studio who is in control of that aspect. Directors don't even make their own trailers in Hollywood — it's sourced out and they have very little control these days how their films are marketed unless their names are Speilberg or Scorcese. The film was tasteful, respectful and a fitting tribute to all of those lives lost that day, including my brother. I would prefer for this outrage from people who didn't lose anyone that day to come from those who did if it comes at all. And so far from what I've seen and read, there have been plenty of New Yorkers personally affected by 9/11 who have spoken up in disagreement with the critics. If they're anything like me, I think in their hearts they know the film was made with the best of intentions and they appreciate the love and care that went into it. The rest of the "critic" world is just too blind and cynical to get that.

La voix des New-Yorkais - New Yorkers Speak - Jean

La fin du film : témoignages de New-Yorkais
New Yorkers Speak About The Ending Of The Film
Jean

Spoilers







New-Yorkaise ayant vécu en direct le 11 septembre (Jean)
Le jour du 11 septembre 2001, j’habitais à New-York, et j’avais l’âge des personnages du film, et j’ai vraiment ressenti un lien avec l’histoire qu’il raconte. Quand je suis sortie du ciné, la chose que le film m’a fait ressentir le plus en profondeur est qu’il communiquait si bien ce sentiment de beauté et d’optimisme qui régnait le matin du 11 septembre.. avant que les avions ne se fracassent sur les tours.
Pour quelqu’un qui ne se trouvait pas à New York ce jour-là, il est impossible d’imaginer quelle magnifique matinée new-yorkaise c’était. Il faisait une température idéale, le ciel était bleu, et cela donnait un sentiment d’inspiration aux gens sur le point de commencer leur journée… tout comme on voit les personnages du film se montrer inspirés et pleins d’espoir, ayant trouvé un début de réponse dans leurs luttes contre leurs conflits intérieurs. Ce jour-là, on avait l’impression que « la vie était belle », et puis tout a changé.
Will Fetters, et vous tous qui avez participé au film, je vous remercie. Je doute qu’aucun autre film ne puisse jamais saisir cette dimension du 11 septembre.



Jean - (March 17th, 2010 12:32 pm) On 9-11, I lived in NY and was the age of these characters, and I could definitely relate to the story. Coming out of the theatre, the most profound thing about the movie was that it conveyed that sense of beauty and optimism the morning of 9-11… before the planes hit.
Unless you were there that day, you would have no idea what a glorious New York morning it was, perfect temperature and blue skies, giving people a sense of inspiration as they started their days….just like the characters were inspired and hopeful after working through their personal struggles. It felt like 'life is good' that day, then everything changed. Will Fetters and everyone involved in the movie, thank you for this. I doubt that another film will ever be able to capture that part of 9-11.




La fin du film : la parole aux New-Yorkais New Yorkers Speak About The RM Ending




La fin du film, on l’a donc vu, a beaucoup prêté à controverse, parce qu’elle n’a souvent pas été comprise, notamment dans la presse qui s'est empressée de l'utilliser comme un argument-massue contre le film. Mais dans le post précédent, l'interview de Will Fetters par Brad Brevet explique très clairement quelle était l'intention du film. Un tel éclaircissement était apparemment nécessaire, à tel point que cette interview a généré plus de 300 commentaires de spectateurs (parmi lesquels je suis), qui à quelques rares exceptions près, confirment tous qu’ils ont bien saisi l’intention du film et ont aimé Remember Me, contrairement à la majorité des critiques.
J’ai pensé qu’il était intéressant de faire découvrir peu à peu les témoignages de ces spectateurs, et pour commencer, qui de mieux placés que des New-Yorkais ayant vécu en direct la tragédie, et touchés parfois personnellement par la perte d’un être aimé ?
Voici donc trois témoignages extraits de ces commentaires, que j'ai mis dans des posts à part.

The ending of the film is, as can be seen, strongly controversial because so many critics did not understand it - and were quick to use it to pan the film. However, the Will Fetters interview by Brad Brevet (see previous post) delineates very clearly what the real intent of the film was. It turns out that such an explanation was apparently necessary, as this interview generated a tremendous amount of comments (currently more than 300, and I commented there too) by viewers who, in their overwhelming majority, wrote that they had loved RM and they had got what the film was about, something most critics did not.
I thought it would be interesting to post regularly some of these comments. And to start with those who are the most rightly entitled to speak about how they felt about the ending: the New Yorkers who saw it all with their own eyes, and who sometimes lost a beloved one in the tragedy.
I have selected three comments by New Yorkers who witnessed the tragedy first-hand and placed them in the next posts.

lundi 3 mai 2010

INTERVIEW DU SCENARISTE WILL FETTERS PAR BRAD BREVET

I - Ici ils racontent la fin du film!
-Ouais, et ça s'appelle un GROS SPOILER.
- They're revealing the ending of the film in this post!
- Yeah, and it's called a MAJOR SPOILER.

Où l’on commence par la fin… Let's start with the ending (suite/con'td)


Source en anglais/ENGLISH VERSION HERE: http://www.ropeofsilicon.com/article/reacting-to-remember-me-an-interview-with-screenwriter-will-fetters

La réaction à « Remember Me »: une interview avec le scénariste Will Fetters – Comment recréer un événement venu de nulle part ?
Par : Brad Brevet (http://www.ropeofsilicon.com/)
Publié : Mardi 16 mars 2010

INTRO DE BRAD BREVET : Cette interview contient des détails du scénario qui révèlent la fin de Remember Me. Si vous n’avez pas encore vu le film, non seulement je vous invite vivement à prendre le chemin de votre ciné, mais vous recommande de différer la lecture de cette interview tant que vous n’avez pas vu le film. Tous ceux qui ont lu ma critique de Remember Me savent déjà que j’ai aimé le film, et je suis l’un des rares dans ce cas. En fait, j’ai des opinions tranchées sur ce film. Je ne l’envisage pas sous l’angle de la qualité de jeu des acteurs et ne juge pas si le réalisateur, Allen Coulter, a ou non livré un tour de force en matière de navigation filmique, mais je m’intéresse simplement à l’idée et aux intentions sur lesquelles repose le film. Toutefois, la communauté des critiques semble être largement passée à côté de ces intentions. La grande majorité a décrit Remember Me comme une romance, mais en est-ce bien une? J’ai perçu le film comme quelque chose de totalement différent. Du coup, je me suis mis à lire critique après critique, et à aboutir personnellement à la conclusion on ne peut plus pompeuse et qui fait figure de vrai cliché: « Ils n’ont rien compris ». Mais, au lieu de rédiger un édito global qui exposerait pourquoi je pensais avoir raison et pourquoi tous les autres avaient tort, j’ai décidé de remonter à la source. J’ai contacté Summit Entertainment et ai sollicité des interviews avec Will Fetters, dont c’était le tout premier scénario, et le réalisateur, Allen Coulter. Allen Coulter se trouvait être en vacances pour la semaine, mais Will Fetters était disponible pour une conversation, et notre discussion s’est avérée être plus que suffisante pour m’aider à concrétiser ce que je voulais dire du film. Will Fetters a commencé à travailler sur ce qui était alors pour lui un script très personnel, en 2004, à l’âge de 22 ans. L’histoire lui trottait dans la tête depuis environ deux ans, depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Il était alors étudiant en fac de droit. Un malentendu avec la police de l’état du Delaware lui a fourni le point de départ du récit. Cette méprise est retranscrite dans le film sous une forme légèrement modifiée, dans la scène où Tyler (joué par Robert Pattinson) est arrêté par le policier joué par Chris Cooper. En fait, Will décrit le film comme étant très personnel, expliquant que la relation entre Tyler et Caroline (jouée par Ruby Jerins) est tirée de la réalité, car elle est très proche de la relation qu’il a avec ses deux jeunes sœurs. Bien que cette relation, ainsi que la relation de Tyler avec sa famille et sa nouvelle copine (jouée par Emilie de Ravin) et le père de celle-ci jouent un rôle central dans l’histoire, les relations entre les protagonistes ne sont malgré tout pas ce qui forme le cœur du film. Alors, quel est le sujet du film ? Quelles étaient les intentions de Will ? Tel a été le point de départ de notre interview, qui a eu lieu le lundi 15 mars 2010, trois jours après la sortie en salles du film, laquelle s’est accompagnée d’une salve de critiques largement négatives (28% sur le site américain de critiques de cinéma RottenTomatoes) et par des recettes de $8 millions au box-office pour son premier week-end d’exploitation, alors que les prévisions tablaient sur $16 millions. Ci-dessous, j’ai retranscrit notre longue conversation sur le sujet réel du film, sur la réaction critique qu’il a suscité et sur la façon dont Will Fetters fait face à la réception très négative de ce qui était son tout premier scénario.




Will Fetters & Allen Coulter



Brad : Quel est le sujet du film et quelles étaient vos intentions ?
Will :
Apparemment, les gens n’ont pas compris quel était le sujet du film. Et je crois même qu’à un certain niveau, même s’ils comprennent quel est le vrai sujet traité, les gens ne vont pas pour autant forcément aimer le film. Je pense que les préjugés pèsent lourd dans la balance. Ce film, par bien des aspects, était une étude sur le deuil, et sur ces événements qui sont comme « un coup de tonnerre dans un ciel bleu », des événements qui changent tout le cours d’une vie. Pour moi, le script a commencé par jouer le rôle d’une thérapie pour le jeune homme de 22 ans que j’étais.
J’a connu des tragédies personnelles dans ma vie, puis cet événement plus vaste (le 11 septembre) s’est produit, et est venu recouper mon expérience en tant que jeune homme, en provoquant des sentiments de colère et de tristesse similaires. Cette histoire, ce script, était un moyen de gérer ces sentiments.
Je crois que la critique la plus équitable que j’ai lue jusqu'ici concerne surtout les points principaux du scénario, c'est-à-dire que quand on écrit une histoire d’amour, on a tendance à utiliser un peu toujours les mêmes mécanismes ; ça c’est un reproche que je peux comprendre. Certaines parties du dialogue sont un peu trop enjolivées et une partie semble un peu artificielle, je l’admets, mais je pense que beaucoup de gens ne comprennent pas quelles étaient nos intentions. Ils s’imaginent que j’ai écrit un script de 100 pages et que, arrivé à cinq pages de la fin, comme je ne savais pas comment terminer mon récit, j’aurais alors utilisé le 11 septembre. C’est à mille lieues de la vérité. Tout le sujet du film, c’est de gérer ce traumatisme du 11septembre, de gérer cette colère et de voir comment les gens peuvent être unis et divisés par un tel événement.

Brad : J’ai trouvé intéressant que certains critiques aient qualifié la fin de « privation», car dans la réalité, n’est-ce pas exactement ce qu’elle est, cette expérience? Le public se retrouve brutalement privé du lien qu’il a formé avec ce personnage, suite à un accident tragique et imprévu.

Will : Absolument, c’est exactement de ça qu’il s’agit. En définitive, c’est cela le défi, je pense que c’était tout le paradoxe de faire un film traitant du 11 septembre : comment recréer un événement venu de nulle part ?
Je l’envisage un peu comme le film Precious. Precious, qui était issu du circuit des festivals des films indépendants, a eu un gros buzz en raison de son sujet très sombre, mais en ce qui concerne Remember Me, je crois qu’il a été présenté généralement comme une romance à la Nicholas Sparks [auteur ultra-romantique américain], dans le style d’un film romantique comme Dear John. Or, Remember Me se révèle être quelque chose de très différent, ce qui lui a fait du tort auprès des gens qui sont allés le voir. Peut-être qu’un jour quelqu’un fera un film sur cet événement qui sera meilleur que le nôtre, c’est probable, ils l’ont même peut-être déjà fait …mais ce que nous avons essayé de faire avec la fin, c’est de recréer l’émotion réelle de l’événement, tel qu’il a été vécu. En écrivant le script, j’ai essayé de donner des nuances, des tonalités, et d’insuffler des émotions qui permettaient de deviner le sujet du film, mais sans le dire littéralement. Nous avons tenté de semer un nombre suffisant d’indices, de donner au public suffisamment de pistes pour que les gens aient un pressentiment, mais sans lui permettre de savoir réellement de quoi il s’agissait. Parce que, si vous savez réellement ce qui va se passer, comme dans les films United 93 et World Trade Center, alors on est dans une approche totalement différente pour le spectateur. Je pense donc [que ce que vous avez dit] était bien formulé, la fin est une « privation », dont les effets étaient censés être dévastateurs. Chez certaines personnes, cette fin provoque un vrai sentiment de colère. Etre en colère est tout à fait admissible, mais j’aurais aimé que les gens respectent un peu plus les intentions de chacun d’entre nous dans ce film. Je ne crois pas qu’aucun d’entre nous n’ait jamais tenté d’exploiter quoi que ce soit.
Brad : C’est cela qui est en quelque sorte insolite. J’ai déjà parlé à des gens qui m’ont dit que la fin les faisait se sentir floués, ou qu’elle les mettait en colère. Je leur ai dit que c’était totalement normal d’éprouver ces sentiments, puis je leur ai alors demandé comment ils s’étaient sentis quand le 11 septembre s’est produit. Réponse : ils ont éprouvé de la colère et de la souffrance, face à la privation que représentait la perte de ces milliers de vies anéanties. Dans son essence même, le film remet donc dans une certaine mesure le public dans la même situation qu’à l’époque.
Du coup, quand la critique Manohla Dargis du The New York Times dit que la «la fin exploite honteusement le 11 septembre», verdict repris par d’autres critiques, je ne vois pas où est cette exploitation, car le film a toujours voulu parler du 11 septembre, simplement il ne l’a pas fait de façon explicite en en informant le public dès le départ. Mais de même, le matin du 11 septembre 2001, lorsque les gens se sont réveillés, ils ne savaient pas ce qui allait se passer ce jour-là. A mon avis, la seule façon de voir la fin comme une exploitation de l’événement, c’est si vous n’avez pas compris pas le vrai sujet du film.

Will : Je crois que c’est la clé. Ce sont les gens qui n’arrivent pas à entendre le message plus global du film. Allen Coulter et moi en avons parlé et nous ne pouvions pas nous empêcher de penser à David Chase, le réalisateur de la série TV Les Sopranos [Allen Coulter a participé à 12 épisodes de cette série], pour essayer de décrire notre film. Commentant la fin énigmatique des Sopranos [qui s’achève sur un écran noir, sans description explicite du sort des personnages], David Chase a eu cette réplique célèbre, « tout est là », et tout le monde lui a tiré dessus à boulets rouges, à cause de cette fin. Remember Me est lui cependant lié à un événement réel, ce qui fait que la comparaison est par bien des aspects un peu injuste. Ceci dit, Allen et moi avons passé énormément de temps à réfléchir à chaque décision que nous prenions sur le plan narratif, de manière à tout faire pour que le 11 septembre apparaisse toujours en filigrane.
Par bien des aspects, le film n’est pas exempt de défauts, je ne le nierai en aucun cas. Chaque fois que je le regarde, j’entends certains dialogues et je me dis que nous aurions pu l’écrire différemment. Mais en ce qui concerne le 11 septembre, nous avons intégré le World Trade Center dans la toute première scène. Si vous regardez la façon dont ce premier plan est construit, vous verrez que nous l’avons fait délibérément. Dans ce plan d’ouverture, il y en a en réalité trois personnages. [Ally, sa mère et les tours jumelles]
Quand à la polémique sur l’exploitation de cet événement, j’estime qu’elle est totalement injuste car le 11 septembre a déjà été utilisé dans différentes formes d’expression artistique – des romans, de la fiction – et je ne sais pas à quelle limites exactes il est soumis. Je crois que c’est cela qui me déroute le plus. Je ne comprend pas pourquoi on nous accuse d’exploiter l’événement parce que nous avons fait ce tout petit film, dont le sujet principal est l’émotion engendrée par cette journée du 11 septembre. Je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas le même reproche à un film comme World Trade Center qui, tout en étant authentique, se contente de reconstituer un événement et de littéralement vous le refaire revivre de A à Z.

Brad : La fin du film a été divulguée sur Internet avant même sa sortie.

Will : Oui , nous savions que ça allait arriver.

Brad : Pensez-vous que la divulgation de la fin avant la sortie du film a affecté la façon dont les gens ont abordé le film, ou les a même décidés à boycotter le film parce que son sujet a immédiatement été le sujet d’un malentendu ? En effet, il y a eu un énorme buzz disant que la fin du film était « le plus gros retournement de situation des dix dernières années », alors que ce n’est pas vraiment un retournement de situation, mais l’évolution naturelle du scénario.

Will: J’aimerais que les gens cessent d’utiliser l’expression « retournement de situation ». Vraiment. Je crois que ce terme, « retournement de situation », laisse penser que nous avions l’intention délibérée de tromper les gens en leur faisant s’attendre à quelque chose de différent. C’est sûr qu'Internet a gâché la fin en la divulguant avant la sortie… Les critiques ont adopté deux attitudes différentes. D’un côté, et je trouve ça vraiment stupéfiant, il y a tous ces critiques qui disent qu’ils ont su dès la première minute de film de quoi il retournait. Ces critiques nous ont massacrés en nous accusant d’avoir utilisé cette fin qu’ils ont décrite comme un boulet que le film traîne dès le départ. D’un autre côté, il y a ceux qui n’ont pas compris notre intention et qui ont pensé que nous avions collé artificiellement cette fin pour boucler le film.
De nos jours, la diffusion de la fin des films sur Internet avant leur sortie est devenue inévitable. Est-ce qu’il serait aujourd’hui possible de garder secrète la fin d’un film comme The Crying Game ? Je ne le crois pas. Je crois qu’elle serait divulguée – surtout si les acteurs sont célèbres - et qu’elle échapperait au plateau de tournage. Le monde a changé. Les médias modernes ont changé, la politique a changé, tout [a changé] et je crois qu’Internet va être l’éternel obstacle que les cinéastes vont devoir surmonter. En ce qui concerne la fin de Remember Me, nous aurions voulu la garder secrète, et de toute évidence, nous pensons que la découverte du film est plus pure si vous allez le voir sans rien savoir, mais nous avons réalisé que nous ne pourrions pas contrôler ce facteur le jour même où Robert Pattinson a signé pour faire le film. Nous savions que nous allions être dévoilés dès le début.

Brad : Un paradoxe intéressant que j’ai remarqué est que la réaction presque normale est la colère de la part du public, qui se sent privé de ce personnage qu’ils ont appris à connaître et à aimer pendant tout le film. Pourtant, un public en colère, ce n’est pas ce que vous recherchez, parce que vous voulez que les gens retournent revoir le film, et qu’ils le recommandent à leurs amis. Par conséquent, de par son essence même, le film fonctionne, mais il signe quasiment son propre arrêt de mort, sans parler des spectateurs en colère qui sortent du ciné sans avoir même compris que la colère faisait partie intégrante de l’intention du film : l’objectif était de recréer, par l’art, d’aussi près que possible la façon dont le 11 septembre a été vécu.

Will : C’est une bonne évaluation et j’en suis heureux, car pour être honnête, lire les critiques publiées la dernière semaine a été un peu l’équivalent du supplice chinois de la goutte d’eau. Je ne sais pas comment c’est pour les autres, peut-être qu’un jour je m’endurcirai et que je deviendrai comme les George Clooney de ce monde qui ne sont pas obligés de lire les critiques, mais en ce qui me concerne, j’ai envie de savoir ce que les gens ont ressenti, surtout les critiques que je respecte. Il a donc été assez dur de voir ce déferlement de fureur.
Je crois que ce film a toujours été destiné à polariser les spectateurs. Je l’ai toujours su à partir du moment où je me suis lancé dans le projet. Je crois que nous le savions tous. Il était inévitable qu’un certain nombre de personnes n’allaient jamais comprendre le film, qu’elles allaient le classifier comme un film impardonnable, moralement répréhensible, et qu’elles allaient dire que nous n’aurions jamais du essayer de le faire. La solution de facilité pour juger ce film, du point de vue des critiques, consiste [à dire qu’ils] ne peuvent pas croire que Coulter et Fetters aient choisi cette fin. Ce qui nous ramène à ce que j’ai dit plus haut : l’idée que quelqu’un puisse imaginer que j’écrive un script dans lequel le 11 septembre joue un rôle, sans que le film traite dans sa totalité du 11 septembre, sous un aspect ou un autre, est choquante. C’est ce qui m’a le plus désorienté.

Je vous le dis, entendre quelqu’un comme vous et savoir que quelqu’un a compris le film, et de voir que certains critiques l’ont compris, c’est pour moi une bouée de sauvetage à laquelle je m’agrippe. J’ai le sentiment que si on me donnait l’opportunité de discuter 10 minutes avec n’importe quelle personne qui a détesté le film, je crois que je serais capable de les convaincre du contraire. J’avais 22 ans quand j’ai commencé la rédaction de ce script. J’étais un gamin. J’essayais simplement de comprendre le monde, et ce qui est bizarre, comme je l’ai dit, c’est que j’ai abouti à un certain nombre de clichés et d’artifices dans le scénario, justement parce que j’étais si jeune et que c’était là le monde dans lequel je vivais.

Brad : Je suis presque convaincu que ces passages un peu clichés et artificiels sont néanmoins nécessaires dans le film, parce qu’il permettent aux spectateurs de comprendre plus facilement les personnages. Après tout, le film ne dure que 90 minutes et il tente de faire passer vraiment beaucoup de choses dans cet intervalle.

Will : En fait, Allen a toujours eu dans l’idée de faire un film sur l’amour et je pense que quand les gens très jeunes sont amoureux, ils passent par des situations très semblables, éprouvent des émotions semblables. Quand on est très jeune, on est un peu bête et préoccupé de sa petite personne, et c’est vrai que tout ce qui nous arrive peut nous paraître être la fin du monde, et c’est bien sûr pour ça que Tyler pense que chaque idée qu’il a est [importante] et qu’il se croit plus intelligent que tous les adultes. C’est simplement une évolution naturelle, cette espèce de «crise du quart de siècle» par laquelle nous passons, quand nous essayons de comprendre qui nous sommes et quelle est censée être notre relation par rapport à tous ceux que nous connaissons.
Cliché, c’est un mot que j’utilise aujourd’hui uniquement parce que tout le monde me le jette à la figure depuis une semaine, or je crois que c’est un choix qui a été fait délibérément pour ce film.
Il y aussi ce sentiment d’innocence que l’Amérique a perdu après le 11 septembre, et je crois pour moi en tant qu’auteur, le fait de montrer des personnages jeunes était un choix juste pour ce film. Je me souviens qu’en ce qui me concerne, ma vie et le monde ont profondément changé après le 11 septembre. Les générations précédentes ont peut-être elles été marquées par d’autres événements, comme l’assassinat de Kennedy, ou, plus près de nous, par la chute du mur de Berlin.
Je ne suis en aucun cas prétentieux ou arrogant, vous pouvez me croire quand je vous dis que j’ai été littéralement anéanti tout au long de la semaine dernière, mon ego a été fracassé en mille morceaux, mais malgré tout je crois encore que ce film va trouver son public parmi les amateurs de cinéma, et qu’il a déjà touché une certaine partie d’entre eux. Un film comme Remember Me, dont l’intention est, comme vous l’avez dit, de « priver » les gens de ce personnage qu’ils en sont venus à aimer, en recréant un événement qui a privé 3000 familles des êtres humains qu’elles aimaient, va faire que les spectateurs vont sortir de la salle avec un sentiment de chagrin et de désolation. Par contrecoup, certains d’entre eux vont immédiatement réagir avec agressivité. Je pense que certains critiques nous ont attaqués sur un plan personnel, en remettant en question nos intentions et notre honnêteté. Une telle accusation concernant un script qui me touche personnellement de si près, a été difficile pour moi.

OU L'ON COMMENCE PAR LA FIN… LET'S START WITH THE ENDING

Photo de tournage. Au centre, à côté de Robert Pattinson : Will Fetters, le scénariste.
Il n’est pas habituel de commencer de parler d'un film en commençant par sa fin…Pourtant, Remember Me a fait énormément couler d’encre, avant même d’être sorti aux États-Unis, pour de nombreuses raisons, mais avant tout à cause de sa fin controversée. Beaucoup ont attaqué ou jugé le film uniquement sur cette fin, et non sur l’ensemble, l’accusant d’être un retournement de situation, voire un scandale, une exploitation abusive, une manipulation des sentiments des spectateurs, un moyen grossier et
mélodramatique de renforcer un scénario trop faible …et j’en passe et des meilleures. La réalité, quelle que soit la façon dont on a perçu cette fin, c’est qu’on ne peut la saisir que si l’on a compris de quoi le film parle vraiment. Est-ce une romance, une étude psychologique, une histoire touchante sur le deuil, sur les relations familiales, sur la fragilité de la vie et de l’amour ? Peut-être est-ce un peu de tout cela, mais avant tout, n’est-ce pas surtout la re-création d’un événement terrible, qui toucha tout une nation, puis le monde, montré dans le film tel qu’il fut vécu par chaque famille touchée, par chaque témoin individuel – comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu, qui devait couper court à tant de vies et altérer à jamais la trajectoire de tant d’autres ? C’est ce qu’essaie d’expliquer Brad Brevet, critique cinéma américain réputé, qui, ayant apprécié le film, et devant le déferlement de critiques venimeuses de la part de ses confrères, a eu l’idée géniale d’interviewer Will Fetters, le jeune scénariste. Et dans cette interview passionnante, tout devient clair…Je vous laisse lire, dans le post suivant (attention, c'est long !).

dimanche 2 mai 2010

Spoilers à l’horizon…/ Spoilers galore…

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Spoilers à l’horizon…
Ce blog part du principe que vous avez déjà vu le film. Si vous ne l’avez pas encore vu, courez dans votre ciné… Sinon, mieux vaut arrêter ici votre lecture ! Tous les articles, posts, réactions, témoignages, photos révèlent la fin du film ou des aspects majeurs de l’intrigue.

Spoilers ?

-Yeah, spoilers.

Spoilers galore…
Our blog is for those who have already seen the film. I am however aware that it has not been released in all countries yet. So if you haven’t seen the film yet, get a ticket and run to the nearest theater. If the film isn’t out yet in your country, just stop reading and come back later… All articles, reviews, posts, comments, reactions, and pics reveal either the ending of the film or major plot aspects.

COMMENT TOUT A COMMENCE - HOW IT ALL BEGAN

L’idée de ce blog est née de plusieurs mois d’échanges sur des sites, forums et fils de discussion anglo-américains et français, avant la sortie du film, pendant, et après… et encore maintenant. Les idées, débats, et les émotions qu’il a suscités et qu’il continue de faire naître, la profondeur et l’honnêteté des échanges, les thèmes, touchants, parfois poignants, parfois sombres, parfois polémiques aussi, les confidences parfois sur lesquels nous a amenés le film font qu’il est devenu le catalyseur de quelque chose qui, je crois, va bien au-delà. Il touche à la vie, à nos vies, et nous force à nous interroger, parfois douloureusement. Ce sont ces échanges humains et ces témoignages spontanés, émanant des personnes du monde entier, qui m’ont donné envie de créer avec ce blog un lieu de partage et de rencontre, où tous ceux qui ont aimé le film, ont envie d’en parler et de l’analyser pourront continuer à se retrouver. L’idée est aussi que ces échanges ne disparaissent pas une fois le film sorti de salles, et qu’il reste une trace de tout ce qui a été dit et partagé. Car, bien au-delà de l’œuvre filmique en elle-même, je me suis aperçue que Remember Me faisait remonter à la surface tout ce qui touche à la vie, à la mort, à l’amour sous toutes ses formes, au deuil et aux douleurs, à la joie et à la difficulté de vivre. Ce n’était pas forcément l’intention première de ses créateurs, et peut-être l’œuvre les a-t-elle dépassés, mais toujours est-il que le film fait parler, couler de l’encre, s’exprimer les gens, longtemps après que les lumières se soient rallumées dans la salle. Si l’on devait le résumer en quelques mots, je dirais que Remember me nous touche, parce qu’il nous parle de ce qui est en fin de compte l’essentiel : comme ses protagonistes, nous aussi nous vivons, rions, aimons, et sommes aimés, et nous aussi, la mort nous emporte.





English Version
How It All Began
I began to think of starting this blog after several months of reading posts and commenting on various American, English and French sites, forums and discussion threads, before the film was released, when it opened in theaters, when it began to leave them… and the thing is, discussions are still going on now. The film generated - and is still generating – a whole train of thoughts, debates and emotions. It made us exchange our ideas in a deep, heartfelt way, led us to share moving, sometimes poignant experiences. It took us to some dark places and sometimes caused controversy, but above all it made us trust each other with some very personal things. Remember Me turned into a catalyst for something which, in my opinion, goes far beyond what a mere film is supposed to do. Remember Me touches on our life, on our lives and questions us in a way which is sometimes painful. So many people from the entire world, sharing and reacting in a such a sincere way, made me want to create this blog so that all those who loved the film or want to go talking about it and analyse it will be able to meet here and share again. I felt it was important that all the thoughts we had shared would not fade away forever once the film left the theaters, so that we would have some record of what we said and exchanged. I realized that Remember Me went above and beyond what a typical film does, because it makes us want to speak about life, and death, and love in all its forms, about grief and grieving and sorrow, about the joy of being alive but also how hard it can sometimes be to just go on living. Maybe it never was the deliberate intent of its makers, and maybe their own work got out of hand, as it acquired a life of its own and went further on than they had intended, but this remains true: people want to talk about the film, write about it, say what they feel about it, long after the credits start rolling in. If we could sum up the film in a nutshell, I would say that we are deeply moved by Remember Me because it is about what, after all, is really essential in our lives : like all of its characters, we too live, laugh, love and are loved, and we too are swept away by death.